Camarades ! Depuis un certain temps des faits en apparence anodins se font jour dans notre organisation, qui méritent qu’on leur prête beaucoup d’attention.
Le Secrétariat du mardi 12 janvier, sous la houlette d’Ibrahima SENE, Mansour SY et Amath DANSOKHO, aurait décidé d’invalider le renouvellement de la coordination départementale de Dakar. Cette position s’est faite sans unanimité sur la question, en surpassant les attributions de cette instance. Pourtant le renouvellement s’est déroulé sous la supervision de la Commission Centrale de Contrôle et des commissaires désignés à cet effet – seul le Secrétaire Général du parti, Magatte THIAM, désigné par le secrétariat pour le représenter, a quitté les lieux avant le début de la réunion. Le prétexte invoqué par ces dirigeants pour casser les résultats de l’Assemblée générale est que, entre autres, certains camarades dont Mansour n’y auraient pas été convoqués. En réalité ils rejettent la réélection d’El H. I. GUEYE, un camarade irréprochable qui – avec d’autres – subit la stigmatisation et la mise au ban depuis des décennies.
Ce Secrétariat à la carte a pris aussi la décision de refuser à la coordination de Thiès de tenir son assemblée générale de renouvellement comme prévu le 17 janvier prochain. Il prend ainsi parti pour le camarade Amath CAMARA, chef de cabinet du ministre Mansour SY qui dispute le leadership à un autochtone de cette cité Mamadou DIENG qui y jouit d’une notoriété dont tout le parti devrait être fier.
Pourtant, le Comité central, à la suite du Bureau politique, avait clairement exprimé son aval pour que Thiès continue à exécuter le programme initialement entamé. Celui-ci avait été suspendu sur injonction personnelle du Secrétaire général du Parti, sans aucune concertation avec le reste du secrétariat.
Le C.C., l’instance de direction de notre parti entre deux congrès, en prenant le contre-pied d’une décision qui violait le mandat qu’elle avait édicté lors de sa rencontre précédente, venait ainsi réaffirmer ses prérogatives et montrer qu’il était le garant de la régularité des procédures dans notre organisation. En agissant comme il le fait, le Secrétariat ouvre la voie qui mène à des impasses dans le processus de préparation du Congrès. Alors, pourquoi des dirigeants très respectés, persistent-ils sur des postures qui contredisent nos statuts et notre culture démocratique? Usent de subterfuges et de manœuvres qui discréditent le parti ou jettent l’anathème sur des camarades ? Quels en sont les enjeux ?
L’enjeu le plus immédiat est relatif au positionnement pour le contrôle du Parti.
Celui-ci se trouve à la fin d’une ère : ses « vieux » dirigeants doivent, par la force des choses, faire de la place à d’autres. En pareil cas, les instances du parti avaient l’habitude de préparer la passation. Cette fois-ci, les caciques, en clique, se sont mis en tête l’idée de choisir un chef à notre place et sans notre aval. Leur choix porterait sur l’actuel Ministre du Travail. Pour eux ça passe ou le Parti casse. Ils savent tous que ce camarade, malgré ses mérites, est desservi par de lourdes circonstances, dont le fameux meeting de Thiès. Ce meeting aurait été organisé pour « sa rentrée politique », à l’insu des organes officiels du part, dans le but de lui aménager une base de négociation. Des responsables y ont proclamé, banderoles à l’appui sous les caméras des télévisions, le compagnonnage du P.I.T avec le Président Macky pour un second mandat, alors qu’aucune instance du parti n’en avait discuté.
L’enjeu fondamental est que la direction actuelle craint, par-dessus tout, que le prochain congrès du Parti ne décide de sortir du gouvernement du Président SALL.
Cela explique toutes les démarches inédites pour placer les structures du parti sous leur coupe réglée et ainsi pallier toute surprise. Pourtant notre parti n’a jamais montré cette velléité. Nos instances se contentent de demander à la direction de travailler, d’une part, à ce que le régime respecte ses engagements avec le peuple sénégalais en toute loyauté avec les organisations de la société qui ont concouru à l’Alternance. D’autre part à ce que le P.I.T renforce ses positions dans le pays. C’est un programme minimum.
‘’Nos’’ ministres sont-ils disposés à le faire réaliser ? Si le Président à l’intention de respecter ses promesses, il n’a besoin en vérité que très peu d’Amath DANSOKHO, ou de Mansour SY. Si par contre, il envisage de contrevenir au contrat moral qui le lie à la nation, ni Amath, ni Mansour ne pourront le sortir d’affaire. Et je crains qu’il ne trouve alors le P.I.T. au travers de son chemin.
Il y’a un troisième enjeu, sous-jacent celui-là ! Soumettre alors le Parti ou le détruire !
Nous avons vécu des expériences de caporalisation d’organisations politiques : le P.A.I. avec Majemouth sous SENGHOR, d’autres – pour ne pas les nommer – sous DIOUF comme sous WADE. Dans des situations où apparaissait clairement la conjonction des ambitions personnelles de dirigeants de ces formations avec des intérêts étrangers ou de classes adverses…
Il ne fait aucun doute que le P.I.T. n’admettra pas, sans se battre, que l’indépendance du pays fasse l’objet d’un deal avec qui que ce soit à l’extérieur comme à l’intérieur. Il n’acceptera pas non plus de cautionner des politiques qui continuent à spolier les populations de leurs instruments de travail et des fruits de leur labeur ; qui continuent à creuser les inégalités sociales déjà béantes ; ou ignorent la détresse de jeunes qui ont choisi désormais d’aller se suicider sur les routes de l’immigration.
La meilleure manière pour le Président de nous montrer qu’il ne nous est pas hostile, est de respecter notre autonomie ; et s’il veut travailler avec nous, de le faire dans une démarche de résolution des problèmes qui préoccupent la majorité des Sénégalais. La tentation est naturellement grande de désarmer et de museler une organisation qui a l’habitude de mettre les pieds dans les plats. Celui qui s’y aventurerait, ferait sa propre expérience du P.I.T. Mais, même si par extraordinaire, une direction quelconque acceptait de se laisser faire et de tenter à saborder le Parti ; il ne fait aucun doute que des mains se tendraient pour le relever.
Pour ma part, je m’excuse auprès de tous mes camarades de cette initiative peu habituelle dans nos manières de gérer nos problèmes. Surtout si j’ai écorné certains de leurs mythes. Mais l’alerte devait être donnée ; c’est fait aujourd’hui! Que chacun avise ! Nous allons vers des situations nouvelles, grosses de danger, susceptibles de sacrifier, après leurs vies, l’œuvre de tant de pionniers à l’autel d’ambitions d’une poignée d’individus. Vous verrez vous-mêmes les camps se dessiner, des affrontements s’annoncer! Pour quel dessein ? Pour jouer quel rôle ? Au sein d’un pouvoir qui, au plus, quittera la scène dans dix ans ? Et après, qu’adviendra-t-i l de notre parti ? Le .P.I.T. saura se montrer, je l’espère, à la hauteur et de notre histoire et de nos responsabilités !
Jeudi 14 janvier 2016.
Thié NDIAYE, Responsable du
Département de l’Organisation du P.I.T-S
Comments
2 réponses à « LETTRE OUVERTE AU COMITE CENTRAL DU P.I.T.-SENEGAL: LE PARTI SOUS LA MENACE D’UNE OFFRE PUBLIQUE D’ACHAT »
COMMENTAIRE DE MBAYE NDIAYE
Perestroïka ou déviation de droite sous la bannière de la defense des masses?!
À propos de la lettre ouverte de Thie NDIAYE, la seule bonne réaction devant une invalidité électorale est de s’adresser au seul arbitre impartial qui se trouve être « les statuts et le règlement intérieur du parti ».
1- qui peut convoquer le renouvellement d’une instance?
2- qui doit participer à cette réunion?
3- quel est le quorum exigible?
4- après le rapport discuté du bureau sortant, la commission des candidatures fait et vient présenter ses propositions de nouveau bureau pour approbation par la réunion.
5-à défaut d’un seul de ces points, les élections sont simplement invalides et à reprendre.
Tout le monde comprend la pertinence de cette procédure
Maintenant, malgré le climat malsain et le danger pour le parti évoqués dans la lettre de Thie, je viens d’assister, ce 16/01/16, à la réunion de la commission d’organisation matérielle du Congrès présidée par le camarade Ibrahima GUEYE en personne. Mais, c’est comme d’habitude:l’atmosphère y était toujours à la serenite et au travail bien fait.
Nulle adversite perceptible entre les « révolutionnaires et les hommes au nectar », les « jeunes et les vieux ».
La vigueur juvénile, bouillante et l’expérience sénile, calme des aînés se sont, encore une fois, conjuguées harmonieusement dans le parti au détriment aux voeux et aux visées maléfiques des réactionnaires , déjà assez expérimentés, dans le champ syndical sénégal.
Les résultats de pareils projets sont là à crever les yeux au Moyent-Orient, en Maghreb, au Mali, au Burkina, etc… Si le Pit tombe dans ce traquenard, le Sénégal immanquablement suivra!
Cependant la manière dont le renouvellement s’est déroulée pose quelques problèmes.
a)Moi-même membre du bureau à renouveler, je n’étais ni mis au courant ou ni n’avais participé à la décision de renouvellement de la coordination.
b) Ma section n’a nullement préparé ou mandaté des représentants issus d’une réunion dûment convoquée pour participer à cette instance de renouvellement.
c)Ibrahima GUEYE , Président de la coordination de Dakar,comme tout autre militant, ni adulé, ni la cible de personne, d’aucune instance de ma connaissance.
Je pense qu’il n’y a aucun calcul ou mains tordues à la base: il y a, à mon avis et à écouter attentivement les camarades que des erreurs regrettables à corriger au plus vite.
Et que cela serve de leçons à toutes les structures du Pit.
Le debat du genre « Tanor ou Khalifa « en cours dans la main courante du PS n’est pas du tout conforme à nos traditions politiques.
Cest pourquoi il en est toujours autrement dans un parti d’hommes et de femmes libres et engagés où chaque instance présente un bilan politique de ces activités avant de dresser clairement des perspectives dont le début commence alors par le renouvellement.
Pour ce que fait le parti encore, à travers ses militants, dans « le gouvernement dit de Macky », le Congrès en fera l’évaluation rigoureuse et avisera.
Chaque militant du parti n’a qu’une voix et n’a que sa propre conscience pour juger.
Thie NDIAYE a tort donc sur toute la ligne par ses postulats non fondés.: » le congrès n’ aura pas lieu.. », de jadis et » le parti est en danger… » d’aujourd’hui.
Car c’est bien la date retenue pour les 27&28/02/16 qui motive les renouvellements partout dans le pays. Il n y a de quoi et de pourquoi créer ces malaises ou ces malentendus inutiles entre militants?
Le parti vit bien normalement et participe vaillamment à la résolution des contradictions idéologique, politique et économique du pays et aussi à son sein.
Dakar, comme toute autre coordination où il y a problème , saura résoudre les difficultés dans le sens de l’engagement du parti. C’est l’exigence de l’avant dernier comité central.
Il suffit de reprendre à temps et correctement tout le processus du point A à Z, lorsqu’il y a faute, pour que tout rentre dans l’ordre.
Salut à « l’alerte du camarade Thie » qui, invite et possède, quant au fond, ce sens mais à qui appelle à moins de fougue, à plus de retenue!
Pas d’amalgames ou de procès d’intention exagérés sur le texte de Thie NDIAYE pour faire feu tout bois.
A nous autres militants qui lisons ou réagissons à ces posts restons toujours sereins, confiants et constructifs car un débat même houleux est dans les cordes d’un parti comme le Pit,
La case de Birama ne brûle pas.
Si évoquer sincèrement et en connaissance de cause Marx,Lénine, Seydou, Mao, Che, Mamour, Mandela,Semou, Iba,etc… ou toutes ces références qui sont parmi nous comme Amath, Seydou, Magatte,Ibrahima, etc… garde encore une valeur axiologique , il nous faut reconnaître la sinuosite et la longueur du chemin des révolutionnaires.
Une œuvre de plus de cinquante ans ne peut être balayée comme fétus de paille: invite pressante et avertissement ferme à chacun et à tous!
Le Congrès sera bientôt derrière nous et le parti sera toujours en face d’autres défis cardinaux plus importants.
N’esquivonaucune question brûlante ou d’actualité dans nos débats mais la pertinence et la sagesse doivent rester notre boussole.
Prolétaires de tous les pays unissez vous!
Mbaye NDIAYE.
J’aimeJ’aime
Camarade Thie NDIAYE, j’ai beaucoup aimé ton article et tes craintes son bien fondé. Ne t’excuse surtout pas, ta démarche est scientifique et tes arguments sont plausibles. Je veux juste te rassurer en te faisant comprendre que la ligne directrice de notre parti associé à sa quintessence profonde ne se laissera pas faire. Nous périrons tous s’il le faut mais le parti sera là présent et en bonne santé avec de nouveaux bourgeons certes, mais avec les mêmes valeurs qui nous ont toujours rendu fier d’exister en tant que HUMAIN.
Martin SAMBOU PIT/YEUMBEUL NORD
J’aimeJ’aime