Je suis Dr Mohamed Lamine LY, médecin de santé publique, un des animateurs de la page Facebook intitulée: « Groupe de Réflexion sur la Politique de Santé du Sénégal ». Suite à de nombreuses sollicitations et interrogations, mes amis et moi avons décidé passer à une étape qualitativement supérieure.
Nous avons tous constaté la léthargie de la société civile dans le domaine de la Santé Publique, surtout en ce qui concerne la défense du droit des communautés à s’impliquer réellement dans la prise en charge de leur santé, depuis la planification jusqu’au suivi-évaluation, en passant par la mise en œuvre.
Par ailleurs, les syndicats du Secteur, qui ont fini par se constituer en groupes de pression, s’appesantissent excessivement sur des préoccupations corporatistes et sous-estiment les questions liées à la gestion démocratique du personnel et à la gouvernance sanitaire.
Les districts sanitaires semblent être délaissés par les autorités en charge de la politique sanitaire dans notre pays. La plupart des activités qui s’y mènent sont le fait de partenaires techniques et financiers. La politique de décentralisation, avec l’adoption récente de l’Acte 3 est venue aggraver la situation. En effet, les collectivités locales, dans leur écrasante majorité ne disposent ni des capacités techniques et administratives ni des ressources humaines, matérielles et financières pour prendre correctement en charge la compétence Santé et Action sociale.
Quant aux hôpitaux ou établissements publics de santé, ils jouissent d’une autonomie excessive, dont ne profitent ni les simples travailleurs ni les usagers issus de milieux modestes. Quelques rares professeurs de médecine et hauts cadres de la Santé élèvent la voix pour que les structures hospitalières, qui manquent de tout, jouent réellement leur rôle. La plupart d’entre eux préfèrent adopter des attitudes attentistes, même si les directions hospitalières ne respectent pas les normes techniques pour des soins de qualité, qu’elles relèguent au second plan. La prochaine adoption de la loi sur le statut du personnel hospitalier, si elle n’est pas accompagnée, ne fera qu’élargir le fossé béant entre les personnels hospitaliers et les autres catégories de personnel, tout en rendant l’accès des populations aux structures de soins encore plus ardu !
Nous envisageons de tenir, dans les prochaines semaines un atelier dédié à la mise en place d’une large Coalition pour la Santé Publique et Communautaire. Nous y convions évidemment tous les professionnels de santé, les chercheurs en sciences sociales, les responsables d’ONG, les élus locaux, les leaders d’opinion et personnes ressources…etc., bref tous ceux qui, de près ou de loin veulent œuvrer à la sauvegarde de notre système socio-sanitaire.
Contact : tél. +221763537750
e-mail : fadewatt@ymail.com
PENCUM SANCOMBAO 