JAAY SA TOOL OU BRADAGE DE NOS ÉNERGIES FOSSILES

Les énergies fossiles généralement appelées énergies non renouvelables constituent un enjeu majeur pour toutes les nations. Celles qui en manquent sont obligées de s’en procurer par tous les moyens y compris par la guerre (chaude ou froide).

Celles qui en possèdent peinent à les gérer et en assurer une juste répartition en leur sein et entre les nations demandeuses.Au stade actuel, le débat national à Ndoumbélaan semble se focaliser sur la tête des clients et sur nos gouvernants commis au comptoir, la nature des échanges et des coûts officiels et officieux des transactions. Il pose donc la question des fonds en éludant la question de fond.

Qu’on ne s’y trompe pas : sous les appellations techniques et même ésotériques de permis d’exploration, de recherches ou d’exploitation, se cache une seule et même réalité : la cession d’une partie du territoire national à des tiers pour gérer nos ressources naturelles à leur guise. Certains ont même laissé croire que le gouvernement du Gladiateur inscrivait dans ses performances, (encore de l’émergence ?), sa célérité à vendre toutes nos réserves réelles et potentielles. Mais où est donc la performance à vendre la marchandise la plus convoitée dans un marché ?

D’autres sont convaincus et tentent de convaincre que la pluie de devises née des transactions ne manquera pas de donner un souffle nouveau à une émergence qui se décline pour l’instant en un pont, en une cité-dortoir en chantier, en multiplication du chômage, de la criminalité et de tragiques accidents que certains attribuent à la guigne (aay gaaf).

C’est dans cette atmosphère que survient le premier couac entre le Gladiateur et un de ses compagnons, apparemment directement imputable à une divergence dans la gestion des ressources naturelles. S’agit-il d’un débat de fonds c’est-à-dire et encore d’une querelle de « grands bandits lors du partage du butin » ou d’un débat de fond sur l’orientation politique, patriotique ou antinationale de l’un ou de l’autre des protagonistes ? Le linge sale n’étant pas encore lavé (ni en public ni en famille), toute prise de position nous semble prématurée. A coté des scandales avérés dont le maladroit frérot serait l’épicentre, et qui justifie méfiance et suspicion au sommet de l’Etat, ce couac ne va certainement pas au-delà d’une simple question de communication entre compagnons partageant la même vision politique et idéologique.

Moulé dans une culture de rapport de forces n’ayant pas toujours penché de son côté, le Gladiateur ne cherche pas souvent à convaincre, mais à vaincre y compris ses amis et ses adversaires. Le choix anodin de partenaire (crédible ou conjoncturellement plus offrant), serait un épiphénomène dans l’orientation stratégique adoptée par le Gladiateur qui cherche manifestement à diversifier ses partenaires. En diversifiant ses clients, le Gladiateur va au-delà des poids des enveloppes proposées. Il ne cherche pas que le plus offrant mais serait entrain de vendre sa diplomatie et d’acheter sa sécurité.

Il veut contenter le plus grand nombre, en tout cas, ne pas fâcher tous les vendeurs d’armes et ou les financiers de probables groupuscules capables de semer la terreur au nom de Dieu, d’une ethnie ou d’une toute autre idéologie tout en vendant de la drogue et en enlevant de jeunes vierges pour récompenser l’ardeur des combattants.Goorgorlu pense qu’il serait plus important de rehausser le débat d’un cran en passant des questions de fonds aux questions de fond. Avons-nous le droit de vendre maintenant ? De tout vendre surtout ? Pourquoi et pour quoi ?

Que ferons-nous des produits des transactions ? Notre incapacité technique, technologique et financière conjoncturelle peut elle justifier notre droit de vendre ce que nous partageons avec d’autres générations qui n’auront pas forcément les mêmes handicaps que nous ?

Un éminent représentant du mouvement paysan de Ndoumbélane avait opportunément tiré la sonnette d’alarme lorsque « la fièvre de la grande offensive agricole » virait vers une cession tous azimuts du patrimoine foncier dit vacant en nous mettant en garde. La superficie nationale est une constante alors que notre population est appelée à se multiplier. Un père de famille ne peut pas vendre ses terres au motif que ses enfants sont peu nombreux ou momentanément incapables de les exploiter. Réelles ou potentielles, nos énergies fossiles sont des constantes, incapables de se démultiplier comme des arbres fruitiers ou du bétail. Elles sont non-renouvelables et ont leurs limites. C’est pourquoi :

  • Si nous considérons la faiblesse numérique de notre population ou ses limites techniques, technologiques et financières,
  • Si notre appétit égoïste nous amène à mieux vivre sans mieux travailler,
  • Si nous cédons à la tentation,
  • Si nous abdiquons devant les menaces,

Nous porterons en nous la honteuse réputation d’avoir volé et spolié le patrimoine de générations à venir qui auront dialectiquement transcendé nos limites actuelles.

Heureusement la cession d’une partie du patrimoine national n’est jamais une question définitive. Il n’est pas exclu qu’un autre gouvernement décide de remettre en cause toutes ces clauses, et pourquoi pas de nationaliser tout ce qui est aujourd’hui cédé aux multinationales. Mais cette éventualité n’offre pas que des avantages.

Elle conditionne notre diplomatie, justifie les ingérences revendiquées ou secrètes telles, que nos futurs prétendants au trône devront avant tout convaincre ou rassurer des forces occultes, que leurs intérêts ne seront pas menacés par leur présence au sommet de l’État.

La question de la gestion de l’environnement va également se poser avec une nouvelle dynamique. La hantise de la remise en cause probable d’intérêts financiers, mais aussi l’appétit du profit, ne manqueront pas d’influer sur la gestion de l’environnement.

Non seulement nous serons exposés à de nouveaux types de pollutions et de nuisances auxquelles nos scientifiques ne sont pas préparés, mais nos devrons nous préparer à faire face à un arsenal juridique, politique et militaire impressionnant au-delà des capacités de nos ressources humaines pour garantir les intérêts toujours plus grands du capital.

Opportunité ou malédiction, c’est en tout cas ça, le bissab des hydrocarbures à consommer avec modération.

LES CHRONIQUES DE BANDIA, MAI 2017


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